L'on sent toujours avant ce qu'il advient, ensuite -
Le très fugace instant ou jaillit notre gloire
L'infaillible succès précédent nos déboires
L'amorce du produit, dès son idée induite
Chaque mort, chaque amour étreint son messager
Deviner, d'un parfum, la somme des adieux
Dans la brise d'été reconnaître les yeux
Qui d'un trop long hiver savent nous soulager
Ô, mes douces saisons, je ne vous préssens pas
A vos rares instants suis-je un naïf appât
Et quand vient le soleil, complète est ma surprise
Mon étoile ainsi nait, et je suis ébahi
Sait tempérer ce lieu, une étroite abbaye
Un continent glacé dont elle s'est éprise
Les pages de la vie en beauté se font suite.
RépondreSupprimerIl n'est donc pas si vain d'y rechercher la gloire,
Mais nous ne craignons point d'en vivre les déboires.
(L'une chose par l'autre est bien souvent induite.)
Nos semblables, pour nous, se montrent messagers,
Avertisseurs aussi de rencontre et d'adieu.
Ils devront donc toujours trouver grâce à nos yeux
Puisqu'ils sont là, qu'ils ont de quoi nous soulager.
Et même les moments qu'on n'anticipe pas
Ont place, ainsi que l'ont les mets dans un repas,
Dont la saveur s'accroît s'ils viennent par surprise.
Ne t'étonne donc point de l'ébahissement,
Ce n'est, en aucun cas, pour ton abaissement ;
La fortune est de toi, tout bonnement, éprise.