Une nuit



Un jour viendra la vie, débutera le temps
D’une respiration et d’un nouveau désir
Dirait mon premier mot, qui sait mon premier rire ?
Chercherait de l’amour pouvoir compatissant

Je sentirai la faim de l’insatisfaction
Qui nous fait progresser vers meilleur devenir
Et marchant ce chemin au doux son de la lyre
À quoi bon garder les funestes illusions ?

Tant de corps disparus le long de cette route
N’est-il pas évident de partir en déroute
Et d’espérer enfin l’Éternel repos ?

Croyances délicates que la raison appèle
Jusqu’à ce qu’Esculape cette vie interpèle
Et que la maladie transforme nos propos.

Commentaires

  1. Jour et nuit sur la terre au même instant existent.
    Vie et mort en mon âme ont droit de s'exprimer ;
    Si je ne parviens pas à les faire rimer,
    La chose reste vraie, leur conjonction subsiste.

    Nul ne sait pour combien de nouveaux tours de piste
    Je peux courir encore et danser et trimer.
    Le couperet final n'est pas pour nous brimer,
    C'est à devoir mourir que notre vie consiste.

    Heureux ce bref répit s'il nous permet de rire,
    De boire et de chanter. Car tout ce qui respire
    A le même destin que feuilles en hiver.

    Heureuse la fourmi posée sur la brindille
    Naviguant au ruisseau, sur qui le soleil brille:
    Elle a foi dans son sort et dans cet univers.

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  2. C'est un cavalier jaune, il veut que je lui dise
    Ce qu'est une émotion. Je lui dis : « La notion
    N'est pas bien définie, oublie donc ta question,
    Elle conduirait à de vaines analyses. »

    C'est un cavalier mauve, il veut que je précise
    Ma dernière allusion. Je lui dis : « La pulsion
    Qui produit ta demande est le fruit d'illusions.
    Répondre, de ma part, serait une sottise ».

    Au cavalier orange un mot de balistique,
    Puis au cavalier rose un cours de linguistique,
    Sur le même refrain, la réponse est « Zéro ».

    Pour le cavalier rouge, aimant les théorèmes,
    Je compose aujourd'hui ce modeste poème ;
    Jamais je n'eus de don pour les cours magistraux.

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  3. Quand la licorne blanche a fait un camembert,
    Ce fut pour en offrir à un vieux roi barbare ;
    La reine, apprenant ça, sévèrement déclare
    L'exil de la licorne en un lointain désert.

    Puis la licorne rouge a composé des vers
    Qu'elle chante en grattant sa petite guitare.
    Et la reine a conduit la licorne à la gare,
    Lui faisant prendre un train pour le diable vauvert.

    Mais la licorne bleue s'en alla dans les dunes,
    La licorne arc-en-ciel s'envola vers la lune,
    De licorne au royaume il ne va plus rester.

    Regardons de plus près le portrait de la reine:
    Ce n'est pas une vouivre, et pas une sirène,
    C'est la licorne rose en grande majesté.

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  4. À quoi bon garder les funestes illusions ?
    Qui nous font traverser une autre dimension
    Et inondent nos âmes de déraison
    A quoi bon vivre en division ?

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