L'arc





Depuis le tout début de ce voyage étrange
Je croise des humains aux croyances variés
Des cochons philosophes, et des muses-araignée,
Des tarentules athées - de vacuités étranges

Des croyants de raison, des codes numériques
Des bouddhistes exégètes, de sages pratiquants
Des versets affligeants, des livres de Lacan
Des jésuites tranchants, des rites chamaniques

Dix années différentes - me voilà condamné
A payer cette rente, de rencontres innées
Créant du nouveau-né, la soif itinérante

Mais cela n'est pas grave ; qui aurait pu choisir
De l'action, une paix, ou du meilleur le pire
De la défaite aiguë, victoire triomphante ?

Commentaires

  1. Baudelaire n'a écrit que douze sonnetes réguliers sur les 156 poèmes des différentes éditions des Fleurs du Mal (Je te donne ces vers .., Bohémiens en voyage, La lune offensée, Sed non satiata, Parfum exotique, Remords posthume, Sonnet d'automne, La mort des artistes, La pipe, Le cadre, Le possédé, Épigraphe pour un livre condamné.)

    Ici, tu vois que les vers des quatrains ne sont pas embrassés, mais croisés, et que les rimes ne sont pas les mêmes au 1 (ères) et au 2 (ières).
    Ce qui donne une forme en ABAB - CBCB - DDE - FEF. Un sonnet régulier a la forme ABBA - ABBA - variable (CCD - EED / CCD - EDE / CDC - EDE / CCD - EED) .

    Mais il n'empêche que, malgré ce "défaut", il a écrit les plus beaux poèmes de la langue française!
    (Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
    Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.)

    Avec les sincères salutations d'Henri-André !

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  2. Je prie avec mes pieds, du matin jusqu'au soir.
    Sans escale et sans but est mon pèlerinage,
    Tel un vaillant saumon qui en remontant nage
    Et vit ses derniers jours, animé par l'espoir,

    J'avance lentement vers cet horizon noir
    Où le repos m'attend, merveilleux apanage
    De celui qui arrive à la fin de son âge.
    Ce qu'on trouve là-bas, je ne peux pas le voir,

    Un jardin sûrement, un comptoir et des verres,
    Un barman connaissant des blagues fort vulgaires,
    Un soleil adouci par de roses brouillards.

    Je prie avec mes pieds, car je n'ai pas de tête,
    A prier je m'efforce, à prier je m'entête,
    Et prier fait de moi un bien digne vieillard.

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